Une deuxième année positive pour le lac Bromont
5 août 2020 // CommuniquéPlus de deux ans après son application, le traitement Phoslock® continue de tenir ses promesses en diminuant significativement les concentrations de phosphore total dans les couches profondes du lac Bromont tout en contrôlant les épisodes de fleurs d’eau de cyanobactéries.
Les charges de phosphore total mesurées à la fosse ont diminué de plus de 70 % par rapport aux concentrations avant l’application du Phoslock®, et ce, malgré la durée et l’étendue du déficit d’oxygène au fond du lac durant ces périodes. « Présente du printemps au brassage automnal, cette carence en oxygène aurait normalement dû créer les conditions optimales pour un relargage intense du phosphore provenant des sédiments » a mentionné Dolors Planas, chercheuse et professeure émérite à l’Université du Québec à Montréal. D’autre part, les résultats préliminaires de l’équipe de recherche du professeur Raoul-Marie Couture, du département de chimie de l’Université Laval, montrent que ce phosphore a bel et bien été séquestré en grande quantité dans les sédiments du lac après le traitement.
Par ailleurs, la baisse des concentrations de phosphore a aussi favorisé un changement de la composition et la dominance des espèces de la communauté algale et diminué la fréquence et l’intensité des fleurs d’eau de cyanobactéries. À cet effet, Michelle Champagne, présidente de l’ACBVLB, mentionne qu’en 2017, on avait observé 114 jours avec la présence de fleurs d’eau de cyanobactéries par rapport à 44 jours en 2018 et 31 jours en 2019. « L’an dernier, le nombre de fleurs d’eau de cyanobactéries observé a diminué de près de 80 % par rapport à 2017 » a-t-elle ajouté.
Malgré ces résultats encourageants, il reste beaucoup de travail à faire pour assurer la pérennité du traitement au lac Bromont. L’équipe de l’ACBVLB, en collaboration les chercheurs Dolors Planas et Raoul-Marie Couture, étudie actuellement l’influence des apports externes de phosphore en provenance des tributaires sur l’efficacité du traitement à long terme et le devenir du complexe phosphore-lanthane dans les sédiments du lac Bromont. Ces recherches sont rendues possibles grâce au soutien financier du programme Innovation du ministère de l’Économie et de l’Innovation.
À propos du Phoslock®
Le Phoslock® permet de capter rapidement et de façon durable le phosphore dissous en suspension dans la colonne d’eau ainsi que celui présent dans la couche supérieure des sédiments. En se déposant au fond du lac, le lanthane, composé actif du Phoslock®, continue au fil du temps de capter le phosphore dissous relargué par les sédiments limitant ainsi sa biodisponibilité pour les cyanobactéries qui, en grande quantité, obligent la fermeture des plages.
Le recours à cette technique de restauration constitue une première au Québec. Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a donné son accord à l’application du Phoslock® dans le lac Bromont devenant ainsi un projet pilote d’importance en vue de répéter le traitement dans d’autres lacs au Québec. D’autre part, le certificat d’autorisation émis par le MELCC oblige la Ville de Bromont à effectuer un programme de surveillance et de suivi d’une durée minimale de 5 ans afin de documenter les impacts possibles du projet sur la qualité de l’eau ainsi que sur la faune et la flore du lac et à mettre en œuvre les actions prévues dans le plan directeur pour la conservation du lac Bromont 2017-2027. L’application du Phoslock® a été financée par la Ville de Bromont au coût de 650 000$.
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Source :
Action conservation du bassin versant du lac Bromont (ACBVLB)
Renseignements : Elisabeth G. Tellier |Coordonnatrice de projets en environnement ACBVLB
450 263-3360
Ville de Bromont
Renseignements : Maria A. Hernandez |Coordonnatrice en urbanisme et en environnement
450 534.2021 poste 2221